« J’écris pour éveiller, pour soutenir et pour allumer des lumières. »Lady UNA

Une étoile, nul ne peut définir ni prévoir le temps exact où sa lueur illuminera le ciel. Pourtant un beau jour, on remarquera sa présence dans le ciel, on se meut et on s’émouvra à la contempler et vivre à travers elle la splendeur céleste. De même, en tant qu’humain nous cohabitons avec des génies dans l’âme qui servent une saine passion et savent bien s’illustrer dans leur art pour vivre leurs rêves et même toujours surpasser leurs émules. Ursule est une de ses personnes dont le ciel a gratifié mille et une bénédictions. Elle vient de franchir un grand pas, poussant le Citoyen Littéraire à s’intéresser à sa personne. Elle a vaincu le Grand Prix du Lecteur ! « Après avoir ainsi fini sur la plus haute marche de cette compétition hautement relevée, Lady UNA a bénéficié :

  • d’un ordinateur portatif neuf offert par JMA_Corporate, représentant agréé de la marque HP au Bénin
  • Une carte blanche Jawuntaa avec un solde de 100.000 francs CFA pour ses premières courses…
  • D’une bibliothèque qui lui sera remise par CBA. Etc… » (Sic. Colince Yan)

Bonjour, Noémie. J’espère que vous allez à merveille. Il y a de quoi, sans doute. Mais avant, présentez-vous à mes lecteurs qui ont soif d’en apprendre davantage sur vous, votre pseudo…

Je suis Ursule Noémie Modoukpè ARINLOYE.  A l’origine je voulais juste garder Noémie mon prénom. Mais j’hésitais aussi avec Ursule. Alors pour tout couper j’ai préféré mettre les deux initiales plus celles de mon nom de famille. Et j’ai mis Lady pour dire Dame. Voilà comment est née Lady UNA. J’ai 19 ans et je suis étudiante et  Slameuse de profession. 

Très jeune et un parcours riche qu’on a déjà hâte de découvrir. En tant que Slameuse, pour quelle cause prenez-vous la parole en public ?

En tant que slameuse,  il n’y a pas une cause en particulier à laquelle je me consacre. Mais je prête ma plume à toutes les voix qui en ont besoin.  J’engage mes mots dans toutes les batailles qui en vaillent la peine.  Mon devoir en tant qu’artiste c’est de porter la voix de ceux qui n’en ont pas et d’emprunter mes mots à ceux qui n’ont plus que des maux. Je n’écris pas pour me plaindre et pour décrier,  ça n’a rien de constructif.  J’écris pour éveiller, pour soutenir et pour allumer des lumières. Le meilleur moyen pour aider un aveugle n’est pas de fermer les yeux pour essayer de repeindre le noir qu’il voit mais plutôt de garder les yeux bien ouverts pour le guider dans la lumière. 

Votre histoire avec la littérature, d’où est-ce que c’est parti ?

C’est extrêmement difficile de dire que mon histoire avec la littérature est partie d’un point précis.  Parce que moi-même je ne sais plus trop.  Mais je sais que c’est mon père qui m’a initiée à la lecture. J’avais 7 ans et demi quand j’ai lu « Sous l’orage » de Seydou  Badian.  Je me rappelle c’était parce que je voulais comprendre comment on peut faire tant de pages juste pour décrire ce qui se passe sous un orage. (Rire). Il va sans dire que jusqu’à la fin du livre je n’ai pas trouvé l’orage en question.  Mais c’était une belle expérience.  Papa m’a expliqué que c’était le conflit entre les générations que l’auteur comparait avec un orage.

Quels sont vos rapports avec le livre ?

Le livre. Le livre et moi c’est une très longue histoire d’amour. Il a été là pour moi dans les moments les plus sombres et quand les hommes m’ont laissé plus bas que terre il m’a relevée. C’est grâce à lui que je suis là aujourd’hui.

D’où puisez-vous votre inspiration, votre éloquence que vous illustrez bien à travers vos textes ?

Mon inspiration vient de partout et nulle part à la fois.  Elle peut venir d’une mouche qui voltige autour de vos têtes comme elle peut tomber du ciel

Le Grand prix du lecteur, comment en avez-vous entendu parler ?

Grand Prix du lecteur, c’est un ami qui m’en a parlé et qui m’a quasiment forcé d’y participer.  D’ailleurs merci à lui.  (Rire)

Parlez-nous un peu de comment vous gériez la pression durant la compétition. Qu’est-ce que ça vous faisait d’avoir à écrire sans relâche jusqu’à en plus devoir appeler votre communauté à voter pour vous ?

La compétition était belle.  Écrire a toujours été une passion et le faire sous pression n’y a rien changé.  Mais cette étape du vote a bien failli me faire tout lâcher. Heureusement que je ne l’ai pas fait d’ailleurs.

Fort heureusement ! Quels candidats craigniez-vous au début de l’aventure et même vous sachant en finale ?

Si je craignais quelqu’un c’était AMOUSSOU Christophe. Il a été mon professeur de français en terminale et j’étais bien placée pour savoir qu’il est plus que bon. Il y a aussi Mimosette KODJO que je n’avais jamais rencontrée mais dont les prouesses parlaient toutes seules.  Voilà un peu les deux que je craignais.

Un discours de 1500 à 3000 mots à présenter devant un jury pointilleux et on ne peut plus exigeant ! Comment  avez-vous fait pour présenter le plus beau-texte ?

J’avoue que je ne sais pas comment j’ai fait.  J’ai été vraie.  J’ai été moi.  Et ça a payé. Je pense que comme toujours depuis qu’on s’aime, le livre m’a guidé. 

J’ai été vraie.  J’ai été moi.  Et ça a payé

Aujourd’hui championne du GPL, vous y croyiez ?

Je n’en reviens pas encore.  (Rire) Mais je m’y fais petit à petit.

Un billet pour Paris, mieux pour le Salon du livre de Paris ! Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Un billet pour Paris, c’est une opportunité d’apprendre, de faire de nouvelles connaissances et de grandir.  Surtout de grandir. Paris livre est un rêve. Je me suis toujours demandée à quoi ça pouvait bien ressembler. Et j’ai eu un avant-goût avec la foire du livre ici à Cotonou et ça n’a fait que nourrir mon envie d’aller voir comment ça se passe ailleurs.

A présent première Ambassadrice du livre au Bénin… Vos sentiments ? Quelles initiatives entendez-vous mener pour intéresser les jeunes à la lecture ? Parlez-nous aussi de la démarche envisagée.

Déjà en tant qu’ambassadrice du livre, j’ai conscience que la tâche sera des plus ardues. Le livre n’a pas perdu sa place dans notre société pour rien. Beaucoup de mentalités ont changé. La jeunesse lit.  Ah ça je vous assure qu’elle lit.  Mais elle  est découragée par ceux qui lui disent qu’elle ne lit pas les bons livres. Il n’y a  pas de mauvais livres !  Et ce n’est pas parce qu’un livre a été au programme ou que son auteur a siégé à l’académie française qu’il est meilleur qu’un autre. Je veux commencer par prouver qu’il y a assez de types de lectures pour tous les différents types de personnes qui existent. Il faut que chacun puisse acquérir sa “liberté de lire “. Ensuite animer des clubs de lecture. Faire des partenariats avec des bibliothèques et des écoles. Et si possible amener les autorités à mettre des livres au programme au primaire. Ce n’est pas au collège qu’il faut commencer à lire.  Et les parents n’ont plus le temps d’initier leurs enfants aujourd’hui. De nos jours presque toute l’éducation se fait hors de la maison et surtout à l’école. Alors c’est le devoir des enseignants de faire de leur mieux pour participer à la création d’une meilleure jeunesse.

Ce n’est pas parce qu’un livre a été au programme ou que son auteur a siégé à l’Académie française qu’il est meilleur qu’un autre.

Quels (es) écrivains (es) béninois (es) vous rendent plus fière d’appartenir à notre beau pays ?

Eh bien !  Habib Dakpogan que j’admire énormément pour son style extrêmement original et pour sa polyvalence. Et Jean Pliya, paix à son âme ! Lui, il avait ce truc là que je cherche moi-même aujourd’hui en vain. C’était un grand homme, personne ne peut le nier !

Vous devez recommander 5 livres à un Béninois pour qu’il s’entiche à jamais de la lecture. Quelles seront vos recommandations ?

Et bien je conseillerai « PV salle 6″ de Habib Dakpogan.  « Cœur Insomniaque » de Sophie Adonon. Voilà une auteure qui me tue.  J’adore les romans policiers et je suis extrêmement fière de voir une Béninoise en faire de si bons. « Pourquoi moi ? »  De LALAYE Abdel Amzat Hakim qui m’a poussée à lire tout ses autres livres. « La fille têtue » de Jean Pliya  et enfin « Le tueur intime » de Claire Favan.  (Rire).  Je n’ai pas pu m’en empêcher. J’aime trop les enquêtes et les meurtres et ça (Le tueur intime. Ndlr) c’est un chef d’oeuvre. Ce livre vous donne la même sensation que de lire trois livres de Agatha Christie d’une traite. Ça tue. (Rire)

Un appel à lancer à l’endroit des gouvernants pour plus d’investissements dans le secteur du livre ?

Au gouvernement je voudrais demander de tout au moins rénover la bibliothèque nationale.  On ne peut pas avoir une bibliothèque dans cet état et se plaindre que personne ne lise.  Et aussi nourrir les bibliothèques scolaires.

En Trois phrases visez pour chacune d’elles un mot de gratitude à l’endroit des acteurs du livre.

Eh bien !  Je dirai un grand merci aux écrivains pour leur travail acharné pour nous contenter nous lecteurs . Merci aux éditeurs pour le travail fait pour mettre en valeur les écrits de nos auteurs et merci aux librairies et aux bibliothèques de toujours se dépêcher pour mettre à notre disposition le meilleur.

Que fait Ursule quand elle n’a pas le nez dans les bouquins ?

Ah !  Soit elle écrit des bouquins soit elle s’occupe de ses cheveux. Mes cheveux c’est une longue et belle histoire d’amour. Pas aussi grande que les livres mais grande quand même.

Ursule doit préparer non un discours mais un bon plat de chez elle aux abonnés du « Citoyen Littéraire ». De quoi sera fait le menu ?

Eh bien…. Ce sera du téloubo ( pâte noire)  avec sauce tomate à la viande de mouton et crincrin.  Ou ce sera de la pâte de maïs avec un légume de vernonia ou plus une sauce graine.  Eh Dieu j’ai faim en même temps.  (Rire)

Vous nous mettez l’eau à la bouche…Quels sont vos centres d’intérêt ?

Mes centres d’intérêt …Eh bien j’aime lire et écrire, cela va de soi. (Rire.)  J’aime la musique, la danse classique et la cuisine.  J’aime aussi beaucoup le cinéma.  Les séries télévisées.  Oui beaucoup.

Quels sont vos trois mots préférés ?

Mes trois mots préférées….. J’aime tous les mots.  Mais ceux que je prononce assez souvent sont « rire » et « sourire » et celui qui me fascine particulièrement c’est « mort ».

Quels conseils donnerez-vous en votre qualité d’ambassadrice pour mieux tirer profit du livre ?

Il n’y a pas de manière particulière pour lire un livre. Je ne peux que conseiller le respect. Le livre est un être franc et très ouvert. Il ne peut rien vous cacher et ne cherche jamais à vous faire mal.  Alors quand vous lisez mettez-y du cœur soyez vous-mêmes.  Soyez vrais.  Et vous verrez !  C’est comme coucher avec une personne qu’on aime réellement.  C’est magique. 

Humm… Un mot pour nos adorables lecteurs ?

Eh bien chers lecteurs….il n’y a que vous qui puissiez transmettre votre passion.  Alors lisez mais partagez aussi vos lectures. Contaminez votre entourage.  Il en va du bien de la lecture et du livre.

Votre mot de fin

Pour finir je vous remercie de m’avoir invitée pour cette interview.  C’était un plaisir de partager tout ça avec vous.  Merci pour tout ce que vous faites pour le livre et que Dieu nous bénisse.

Amen. L’honneur est pour nous de vous avoir reçue

Propos recueillis par Emmanuel GANSE.

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